Une étude réalisée par des chercheurs de la prestigieuse université de Yale, et passée relativement inaperçue, a examiné avec précision la teneur en édulcorants (aspartame, sucrose, sucralose) dans les dispositifs de délivrance de la nicotine tels que la cigarette électronique et les snus. L’objectif était de comparer ces teneurs avec celles des confiseries connues pour contenir des quantités relativement importantes d’édulcorants.
Les confiseries au même titre que les sodas sont examinés de près par les autorités de santé américaines, car suspectés d’attirer un jeune public via la présence abondante de sucre ou d’agents sucrants associée à un marketing agressif ciblant les adolescents. Il ressort de l’analyse des e-liquides américains examinés, la présence systématique d’édulcorants, principalement le sucralose associé ou non à l’aspartame.
Par ailleurs, la concentration en édulcorants s’est avérée 25 fois supérieure à celle des confiseries dont la teneur est strictement réglementée. En effet, en alimentaire, les teneurs limites en édulcorants sont fixées sur la base des données toxicologiques et des apports journaliers en ces édulcorants apportés par l’alimentation. C’est pourquoi, les auteurs concluent que les très fortes teneurs en édulcorants des liquides pour cigarette électronique pourraient conduire à un problème de santé publique d’autant que la toxicité des édulcorants par inhalation et leur stabilité au vapotage ne sont pas connues. Les auteurs suggèrent la mise en place d’une réglementation stricte sur le sujet.
High-Intensity Sweeteners in Alternative Tobacco Products. Mia & coll. Nicotine & Tobacco Research Advance Access, May 2016, pp 1-16
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